Valider l’authenticité d’une signature électronique dans une preuve informatique

 

La validité de la signature électronique

À travers mon expérience, j’ai eu à analyser le processus de signature électronique de quelques systèmes. Chaque fois, la question est toujours de déterminer la validité juridique d’un document électronique avec signature électronique.

De plus en plus souvent des contrats seront signés électroniquement. La signature électronique est conviviale, rapide et permet de signer un document à distance. Récemment, j’ai été impliqué dans une transaction avec 7 autres parties prenantes. La signature électronique nous a permis de tous rapidement signer les documents à distance sans devoir se déplacer et surtout sans devoir trouver une plage horaire ou tout le monde était disponible. Ces avantages auront un impact important sur l’adoption de la signature électronique. Cependant, il est maintenant qu’une question de temps avant que ces signatures soient présentées comme preuve électronique au tribunal.

Il est donc important de commencer à se préparer dès maintenant. Durant ma transaction, j’ai aussi pu constater certaines faiblesses importantes dans le processus de signature.

Dans le cadre de cet article, je ne ferai pas de distinction entre la signature électronique et la signature numérique. La signature numérique est un sous-type de signature électronique qui souvent remplace l’imitation de signature manuscrite par une clé numérique cryptée.

Composition de la signature électronique

À travers ces systèmes, j’ai constaté qu’une signature électronique se compose habituellement de :

  • L’imitation de la signature manuscrite
  • Une clé numérique unique (contenant de l’information d’identification cryptée)
  • L’adresse IP de la connexion internet
  • L’adresse MAC de la carte réseau de l’appareil
  • La géolocalisation de l’appareil
  • L’authentification de l’utilisateur
  • Processus d’identification du signataire

 

Analyse informatique de l’authenticité d’une signature électronique

 

Lorsqu’un document avec signature électronique est présenté au tribunal ou comme preuve informatique dans un dossier juridique, il faut se poser des questions sur la validité juridique de cette preuve informatique. Il ne faut pas comparer une signature électronique sur les mêmes critères qu’une signature manuscrite.

Il est facile de numériquement reproduire une signature manuscrite à l’ordinateur, il faut donc valider plusieurs critères d’authenticité de la signature électronique.

Pour se faire et valider une signature électronique, il faut se poser plusieurs questions.

 

Questions pour prouver la validité d’une signature électronique

 

  1. La signature a été faite à partir de quel appareil électronique?
  2. Est-ce que cet appareil est accessible et vérifiable durant les procédures juridiques?
  3. À qui appartient l’appareil utilisé pour signer le document?
  4. À quel endroit était situé l’appareil et quelles étaient ses coordonnées de géolocalisation lors de la signature électronique?
  5. Est-ce que l’appareil est partagé ou accessible à d’autres utilisateurs?
  6. La sécurité de l’appareil est elle compromise ou aurait pu être à risque d’être piraté au moment de la signature?
  7. Est-ce que la connexion internet utilisée pour signer le document est sécuritaire?
  8. Si la connexion internet était sécurisée, est-ce qu’elle était partagée entre plusieurs utilisateurs?
  9. Y a-t-il des preuves informatiques qui ne coïncident pas entre le contexte de la signature et le contexte de la situation?
  10. Est-ce que tous les signataires ont été correctement identifiés?

 

 

Falsification de signature électronique et signature électronique forgée

 

Toutes ces questions sont essentielles pour être certaines de la validité d’un document signé électroniquement. Malgré cela, il est critique de savoir qu’aujourd’hui, plusieurs des éléments d’une signature électronique sont falsifiables.

Il est possible de contrefaire une signature électronique. Il faut toujours garder en tête qu’une personne mal intentionnée peut électroniquement copier l’adresse MAC, l’adresse IP, la signature manuscrite numérique, ainsi que la géolocalisation d’une autre personne et contrefaire la signature.

Rien n’est impossible en informatique, la complexité peut cependant varier selon le système et les processus de signature en place.

Il faut donc se pencher sur le contexte de chaque preuve électronique contenant une signature avant de tenir pour acquis qu’elles sont conformes.

Un document avec une signature électronique est contestable devant les tribunaux.

Si vous avez un dossier contenant une preuve informatique de ce genre, appelez-nous pour comprendre les enjeux et les possibilités.